Reflets chamarrés

Très jeune, le désir de liberté de Bertot l’entraîne sur les routes de France où il pratique maints métiers dont celui de charcutier, bûcheron, rempailleur de chaises, cuisinier. Ce parcours de vie s’achève comme compagnon d’Emmaüs à la communauté d’Aurillac.

Là, Bertot trouve l’environnement propice pour se reconstruire et donner libre court à sa créativité.

Dès lors, lorsqu’il dessine, il oublie tout.

Au premier regard, les œuvres de Bertot s’apparentent à une culture folklorique ou populaire et font penser à des mandalas tibétains, des motifs paisley iraniens ou à ceux de tapis orientaux. Toutefois Bertot méconnaît toutes ces influences. Ses dessins reposent sur la symétrie, ordonnancement qui nous apparaît naturel tant il est gage d’équilibre.

Pourtant, Bertot travaille sur le fil. Son œuvre, il la construit cloîtré dans son deux pièces où la télé est absente mais pas la radio. Il travaille assis dans un fauteuil car son mal de dos chronique lui interdit la station debout prolongée. En conséquence, son geste reste circonscrit au petit format. A main levée, en partant du centre de la page, ses premières lignes, arabesques, spirales doivent être les bonnes puis il pose instinctivement la couleur.

Le résultat surprend par sa complexité, son harmonie et sa beauté.

Vierge de toute formation artistique, Bertot montre une audace et une sensibilité qui révèlent un fascinant coloriste.

L'effet hypnotique de ses dessins nous emmène dans des labyrinthes irisés, des cristaux colorés, des broderies chatoyantes, des rosaces éclairées.