Au petit Bazar "Souvenirs d'Auvergne"

À partir de la seconde moitié du XIXème siècle, des investisseurs immobiliers s’intéressent au développement du tourisme cantalien. Ils créent un établissement thermal moderne à Vic-sur-Cère dans le cadre naturel de la vallée de la Cère qui bénéficie depuis les années 1870 d’une bonne desserte ferroviaire. En 1898, la puissante Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans complète l’infrastructure immobilière de deux beaux hôtels à Vic-sur-Cère et au Lioran. Désormais, la publicité vante les paysages cantaliens traversés par le chemin de fer.

Dans le même temps, de nombreuses associations sportives voient le jour. En 1889, la création du Vélo-Club Montagnard puis celle d’une section cantalienne du Club Alpin Français en 1893 promeuvent la pratique sportive et touristique dans le massif cantalien.

En 1900, le Syndicat d'Initiative du Cantal ouvre ses bureaux touristiques. Ses responsables œuvrent pour l'accessibilité du département (réseau routier), la défense du patrimoine et la mise en place d'aménagements nécessaires à l’accueil touristique comme l'hôtellerie, le balisage de sentiers pédestres et la signalisation routière.

Bien avant les congés payés de 1936, des initiatives génèrent la venue de touristes dans le Cantal.

Parmi celles-ci, deux mouvements restent remarquables :

- Les Trains Bonnet, à l’initiative du directeur du journal « L’Auvergnat de Paris », qui proposent des billets de train à prix réduits depuis Paris jusqu’aux gares du Massif-central puis une desserte des villages via un réseau de diligences puis d'autocars.

- Le mouvement des œuvres laïques qui, à partir de 1906, place des centaines d’enfants dans les familles cantaliennes durant l’été. L'Œuvre parisienne des Enfants à la Montagne, fondée et dirigée par des instituteurs parisiens en collaboration avec leurs collègues du Cantal reste encore très présente en Châtaigneraie cantalienne.

À partir des années 1950, les enfants, qui avaient découvert la région grâce aux œuvres laïques, sont devenus adultes et retrouvent ici leurs souvenirs et amis d’enfance. Le mois d’août reste aussi propice au retour des Auvergnats de Paris qui séjournent dans la maison qu’ils ont fait restaurer ou construire « au Pays natal ».

Par ailleurs, durant deux à trois semaines, un tourisme estival et familial remplit les hôtels et les hébergements des logeurs (ancêtres des chambres d’hôtes et des gîtes ruraux). 

Ici les vacanciers apprécient la gastronomie locale, les promenades dans la nature ou au bord de l’eau et les excursions jusqu'à Conques, Aurillac, Salers ou la vallée du Lot.

L'année 1963 marque la création d’un Syndicat d’initiative local dont l’objectif est de « travailler à l’expansion touristique de la Châtaigneraie ». Cette action s'illustre par l’installation de panneaux de signalisation routière vantant les sites à découvrir et la publication en 1965 d’un dépliant touristique en couleur.

Les commerces, les épiceries et les cafés de village s’adaptent au tourisme et proposent une gamme de cartes postales.

Cependant, la boutique de la boulangerie-pâtisserie Momboisse-Madamour à Montsalvy reste localement la mieux achalandée. Les produits régionaux (liqueurs et pates de fruits) rivalisent avec les « Souvenirs d’Auvergne » (poupées folkloriques, sabots décoratifs et bibelots en tout genre) personnalisés au nom du village de Montsalvy. Le magasin aux rayonnages surchargés attire toutes les générations. Les enfants sont fascinés par la nouveauté des jouets en plastique, des visionneuses de stéréocartes avec images en relief ou les objets emblématiques des héros de la télévision. Au fil des ans, dans cette caverne d’Ali Baba, les invendus continuent de côtoyer les nouveautés.